Il y a un an, le 17 Mai 2017, une douche froide s’abattait sur ma tête et sur celle d’une vingtaine de compagnons d’aventure.
En-effet, ce 17 mai 2017, on m’annonçait vers midi que le Skarabet, cabaret que j’avais inventé et créé, devait fermer ses portes après seulement deux ans d’existence et malgré un carnet de réservations rempli pour les 6 prochains mois.
Nous étions les victimes d’un concours de circonstances: une arnaque à la construction, une cabale ignoble et une jalousie maladive.
Ce 17 mai 2017 était donc un jour de victoire pour tous ces détracteurs, ces jaloux ou ces arnaques. Ce 17 mai 2017 devenait un jour noir pour l’ensemble des salariés, pour l’ensemble des artistes et pour l’ensemble des bénévoles de ce cabaret que je voulais social et solidaire.
C’est aussi le triste constat que dans un département rural qui se meure jour après jour, il est très difficile, voire impossible, d’entreprendre différemment. A partir du moment où l’on sort du cadre, on fait face à des défenseurs du conformisme. A l’heure où les consciences sur un plan national découvrent l’intérêt de l’économie sociale et solidaire, de l’entreprise coopérative et non lucrative, je comprenais que nous étions trop en avance pour un département comme l’Indre.
Et pourtant, le public avait compris l’originalité de ce projet, il venait de plus en plus nombreux découvrir nos créations 100% originales. Des artistes de renommée nationale adhérait à notre projet, à commencer par notre parrain, le regretté Michel Galabru. Des médias nationaux se sont intéressés à ce cabaret pas comme les autres, alors que les médias locaux nous boycottaient.
Ce 17 mai 2017 j’ai compris beaucoup sur la nature humaine. J’ai compris que la jalousie et les rancoeurs peuvent faire faire des choses horribles à l’être humain. J’ai compris que les notions de solidarité et de partage ne font pas partie des valeurs des cercles d’influence qui règnent sur nos contrées.
Oui, j’ai appris beaucoup de choses. J’ai appris aussi à reconnaître les personnes sincères, anciens fidèles du cabaret ou collègues artistes. Vous m’avez tous tendu la main à votre manière durant cette année et je vous en remercie. Lorsque l’on consacre 5 ans de sa vie à un projet comme celui là, lorsque l’on ne vit plus pendant 5 ans pour mettre en place un lieu dont la principale vocation est de donner aux autres, il est très dur de se relever. Mais j’y suis arrivé.
Aujourd’hui, je peux enfin tous vous remercier, et même ceux qui ont su me tourner le dos car je ne leur apportais plus rien. Aujourd’hui, je me suis reconstruit. J’ai retrouvé le chemin des théâtres et je suis redevenu celui que j’ai toujours été, un artiste passionné qui existe dans le halo d’un projecteur sur les planches d’un théâtre.
En cette période d’anniversaire de la fermeture du Skarabet, vous êtes nombreux à me faire part de vos regrets suite à la disparition de ce lieu. Je vous en remercie. Grâce à vos messages reviennent de magnifiques souvenirs: la rencontre avec Michel Galabru, la venue d’Olivier Lejeune, d’Hervé Villard, de Smaïn, de Denitsa Ikonomova, les magnifiques soirées autour de notre grand spectacle George Sand, la création de la comédie musicale sur les américains à Châteauroux, la revue Paradise, les murders Partys, les spectacles Jeune Public et tous les remerciements que vous nous adressiez à chaque fin de soirée.
Je suis fier de cette aventure, fier que le rideau soit tombé devant une salle pleine, fier d’avoir réussi le pari de remplir une salle de 200 places. Je serai totalement serein lorsque ceux qui ont voulu nous arnaquer seront punis, si ça arrive un jour. Quand aux autres, je les laisse à leurs petites discussions de comptoir, et je vous retrouve sur les scènes parisiennes.
« Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais » (François Athanase Charette)
En souvenir de ce lieu pas comme les autres, voici le reportage réalisé par la chaîne Planete +:
Et si vous souhaitez revivre les derniers instants de ce cabaret, rendez-vous sur la page facebook